Reconstruire l’unité

Ce samedi matin, à 7 heures comme chaque jour de la semaine dans ma communauté, nous venions de prendre notre petit déjeuner en fraternité, rapidement, dans un silence des plus religieux jamais vécu jusque-là, selon ma mémoire. Puis, comme à l’habitude, nous nous sommes rendus dans notre local de prière à l’étage, pour les laudes.
À peine finie notre prière, j’ai suggéré que nous écoutions un article de notre Règle de vie – un article, pas plus ! – durant notre café du matin. J’ai alors reçu en pleine figure un « niet » des plus clairs, dit en choeur par deux d’entre nous… sans plus de façons ! L’Esprit Saint, j’en suis sûr, m’a cloué le bec alors que j’aurais pu réagir en toute légitimité. Je suis descendu, la mort dans l’âme, faire ce que je fais d’habitude : ouvrir les stores de notre grand salon, puis verser une goutte d’eau aux deux plantes vertes. C’était bien là, le visage de Jésus Abandonné, « le bafoué », à travers la forme de ce « niet » qui nie tout dialogue et crée le noir complet. J’ai essayé de Lui dire ma préférence à tout le reste…
Le troisième confrère n’avait rien dit… Mais voilà que le lendemain, la Providence m’a donné l’occasion de rencontrer chacun des deux premiers, personnellement, et de créer un dialogue aussi fraternel que possible. Rien de tel pour que la paix revienne ! Magnificat ! 
CP

Tiré de la revue Nouvelle Cité mars-avril 2024

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