Abandonner mes droits
Je me réjouissais d’avoir obtenu à temps un rendez-vous chez le médecin. À ce moment, une dame quitta la queue, passant devant moi comme si de rien n’était. J’ai ressenti de la colère, et
je fus sur le point de protester bruyamment. À ce moment-là, je me suis souvenu de certaines scènes de la guerre en Ukraine que j’avais vues à la télévision, et j’ai décidé de transformer
l’affirmation de mes droits en un silence poli, en souhaitant la bienvenue à la dame. J’ai pris conscience de la difficulté d’abandonner ce qu’on considère comme un droit. Rentré chez moi, j’ai
raconté la scène et ma lutte intérieure. Après un long silence, notre fille aînée a pris la parole en parlant de ses souvenirs à l’université. Nous avons conclu que si la « guerre » nous guette toujours, nous pouvons réussir à l’éliminer par le pardon.
Traduction par Jean Maure de Neue Stadt, décembre 2022
Tiré de la revue Nouvelle Cité janvier février 2023
Je souhaite savoir par là si accepter de ne plus se défendre est un acte d’humanité.