La carte bancaire égarée
Nous nous occupons d’une femme âgée vivant en maison de retraite. Sa procuration me permet de régler à sa place des opérations sur son compte bancaire.
Un jour elle m’interpelle violemment : « Rapporte-moi ma carte bancaire ! C’est bien toi qui l’as ! » Or je suis sûre de la lui avoir rendue, avec les justificatifs. Nous restons sur nos positions : affirmation contre
affirmation. Je ne peux que prier et espérer que la carte soit retrouvée. Les semaines passent.
Je crois qu’elle l’a retrouvée, mais sans me l’avoir dit. Cependant, elle m’appelle de nouveau, exigeant que je finisse par lui restituer sa carte. Je me rends le soir chez elle et elle me conduit immédiatement à la table sur laquelle est censé se trouver ce précieux objet. Son frère y a déposé divers documents, parmi lesquels la carte en question, placée dans un classeur où elle n’avait pas à être. Pour moi, c’est un signe de l’amour de Dieu : tout se termine bien et surtout la personne âgée a évité de perdre la face.
Tiré de la revue Nouvelle Cité janvier-février 2020