Les barrières ont disparu

Réfugié d’Égypte, je suis depuis le début de l’année un cours de langue allemande courante à Berlin. S’y trouvent une vingtaine de jeunes venus du monde entier, parmi lesquels un groupe parlant
arabe avec lequel j’ai pu de suite m’entretenir. J’ai vite remarqué un jeune homme que le groupe laissait à l’écart. Il vient d’Israël, m’informe-t-on. On ne lui parle pas. Pendant la pause, je vais à sa
rencontre et je me présente. Comme il dit qu’il venait d’Israël, je vois qu’il attend ma réaction. Je lui demande de quelle ville. Sa méfiance disparaît et la conversation s’engage.
« Tu t’adresses à ce Juif », me demandent les autres. Je réponds que oui car il se trouve comme nous pour des études. J’ajoute que je parle avec chaque personne, sans soutenir nécessairement la
politique de son pays.
Nous nous trouvons maintenant depuis trois mois ensemble et il nous ignore, rétorquent mes collègues parlant l’arabe. Le jour suivant, dans la cour, le jeune Israélien passe devant nous. Lui demandant comment il va, c’est l’occasion de le présenter aux autres, comme mon ami. Saviez-vous qu’il vient de Tel Aviv ? La conversation s’engage. Aujourd’hui les barrières ont disparu et nous étudions tous ensemble.
Traduit de Neue Stadt par Jean Maure

Tiré de la revue Nouvelle Cité  novembre-décembre 2017

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