Fête de famille et réconciliation
Nos deux familles sont nombreuses. Nous n’avions pas de contacts réguliers avec beaucoup de leurs membres en raison de souffrances anciennes, et cette situation avait créé de la distance. En plus, notre choix de venir habiter à proximité d’Arny et de participer à la vie de ce lieu fraternel et communautaire du mouvement des Focolari n’avait pas été compris de la plupart d’entre eux.
L’idée de réunir tout le monde à Arny a commencé à germer en moi, mais, pour cela, ma femme et moi devions être d’accord. J’ai fait le choix d’attendre, et son accord a permis d’inviter tout le monde, au prétexte de fêter mon anniversaire… Pratiquement tous sont venus : nous étions environ 80 !
Au début, nous pensions présenter ce qui nous avait poussés à vivre à Arny, mais un point essentiel nous avait échappé : certains convives étaient marqués par des divisions, des blessures, et nous avons soudain compris que tenter de les réunir était une idée un peu folle… Nous avons donc simplement proposé une fête, et c’est surtout l’ambiance qui a créé petit à petit les conditions pour que certaines rencontres bénéfiques se fassent. Je pense à cette nièce, qui a consenti à venir à la toute dernière minute, redoutant de rencontrer son père avec qui elle ne parlait plus depuis longtemps…
Et cette autre nièce, qui avait complètement coupé les ponts avec sa famille ; aujourd’hui, cinq ans après, elle participe à nouveau à des rencontres familiales….
Ma femme, qui redoutait cette confrontation avec sa famille, a été très heureuse de ce moment. La présence amicale de nos amis du mouvement des Focolari et de quelques paroissiens, qui avaient aussi été invités, ont contribué à instaurer cette atmosphère paisible.
Le lieu d’Arny et le temps splendide ont été aussi de la partie. En visitant le siège de la revue Nouvelle Cité, certains invités ont compris qu’il se passait quelque chose dans la vocation de ce journal, et ont souhaité participer par une aide financière… Cinq ans après, le souffle de cette journée reste bien présent, avec ces cousins et neveux éloignés gardant le contact entre eux
et avec nous, et la réconciliation de certains, contre toute attente, qui reste toujours vivante aujourd’hui !
Alain BARBIER
Tiré de la revue Nouvelle Cité juillet-août 2025