Le Père des cieux a « besoin » de nous
Une personne de mon entourage vient me trouver : une jeune mère, en attente de papiers, se trouve à la rue avec ses deux enfants. Aurais-je une idée d’hébergement, au moins à très court terme ? Je n’ai aucune idée… Puis me vient à l’esprit un ami, qui est seul actuellement et a de l’espace dans sa maison. Je cours rattraper la personne en lui suggérant de le joindre de ma part. Cependant, en soirée, je reçois un appel : la piste évoquée n’est pas envisageable. Que faire ? La nuit, dehors, surtout quand on est très jeune, ce n’est pas possible. J’ai bien un logement, que j’ai toujours perçu comme un don de Dieu, mais l’endroit est petit et je n’ai pas de chambre d’amis.
Je réfléchis : j’ai cependant un canapé et l’espace pour un lit pliant. Si je me trouvais moi-même dans une telle situation de dénuement, je devine combien j’apprécierais ce petit espace…
Je propose donc d’héberger cette jeune mère pour un temps, tout en calculant dans ma tête les invitations et rendez-vous que je vais devoir « délocaliser ».
Aussitôt dit, presque aussitôt accueillis. Les deux enfants et leur maman sont tout heureux, soulagés momentanément. On est à l’étroit, c’est sûr. Mais heureusement pour moi et mes hôtes, le
soleil continue à briller en ces jours d’automne, ce qui permet de s’aérer dans le patio ou le parc public. Puis arrive le cadeau tant espéré, souvent difficile à dénicher : un petit logement, trouvé au bout d’une semaine.
Les enfants et leur maman qui, chaque jour – matin, déjeuner et soir –, prient dans leur langue chacun son tour, remercient Dieu. Et moi aussi, avec eux ! Une nouvelle fois, je vois combien Dieu désire une situation digne pour chacun et combien il nous accompagne dans cette recherche.
R. C. (Albi)
Tiré de la revue Nouvelle Cité – mai-juin 2025