Janvier 2010 : « Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux » (Ap 21, 3)
Du 18 au 25 janvier on célèbre, en de nombreux pays du monde, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, tandis que d’autres pays la célèbrent à la Pentecôte.
Chiara Lubich, on s’en souvient, proposait à cette occasion comme parole de vie du mois le verset biblique choisi pour la Semaine de prière et le commentait.
Cette année, la phrase choisie pour la Semaine de prière est tirée de l’Évangile de Luc : « C’est vous qui en êtes les témoins » (Lc24,48). Pour nous aider à la vivre, nous proposons ce texte de Chiara qui, bien que commentant un autre texte biblique, est un appel pressant à nous, chrétiens, à témoigner ensemble de la présence de Dieu au monde.
« Voici la demeure de Dieu avec les hommes.
Il demeurera avec eux.
Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux. » (Ap 21, 3)
Ecoutons-la bien cette Parole de Dieu : si nous voulons appartenir à son peuple, il nous faut le laisser vivre parmi nous.
Mais comment est-ce possible ? Comment goûter, dès ici-bas, cette joie sans fin que nous procurera la vision de Dieu ?
C’est justement ce que Jésus est venu nous révéler : nous communiquer sa communion d’amour avec le Père, afin que nous en vivions nous aussi.
Dès maintenant, nous chrétiens, nous pouvons en vivant cette phrase obtenir la présence de Dieu parmi nous. Les Pères de l’Église nous en donnent déjà certaines conditions. Pour Basile, il faut vivre selon la volonté de Dieu, pour Jean Chrysostome, aimer comme Jésus a aimé ; pour Théodore Studite l’amour réciproque est nécessaire, et pour Origène la concordance de pensées et de sentiments, afin de parvenir à l’entente qui « unit et contient le Fils de Dieu ».
Mais ce sont les paroles de Jésus qui nous donnent la clé pour que Dieu puisse demeurer parmi les hommes : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (cf. Jn 13, 34). L’amour réciproque nous introduit à la présence de Dieu. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous » (1 Jn 4, 12), car « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20), dit Jésus.
« Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples »
Le jour qui marquera l’accomplissement de toutes les promesses de l’Ancienne Alliance n’est donc pas si éloigné ni impossible à atteindre : « Ma demeure sera auprès d’eux : je serai leur Dieu et eux seront mon peuple » (Ez 37, 27).
Cette prophétie se réalise déjà en Jésus qui continue, au-delà de son existence historique, à être présent parmi ceux qui vivent selon la loi nouvelle de l’amour réciproque, cette norme qui les constitue en peuple, le peuple de Dieu.
Cette parole de vie est donc un appel pressant, spécialement pour nous chrétiens, à témoigner par l’amour de la présence de Dieu. « A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples, à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 35). Le commandement nouveau vécu de cette façon établit les conditions pour que s’actualise la présence de Jésus parmi les hommes.
Sans cette présence qui donne son sens à la fraternité d’origine divine que Jésus a portée sur la terre pour toute l’humanité, nous ne pouvons rien faire.
« Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux »
Mais c’est surtout à nous, chrétiens, bien qu’appartenant à différentes communautés ecclésiales, de donner au monde le spectacle d’un seul peuple constitué de toutes langues, races et cultures, de grands et de petits, de malades et de bien portants. Un seul peuple dont on puisse dire, comme des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment, ils sont prêts à donner la vie l’un pour l’autre ».
Voilà le « miracle » que l’humanité attend afin de pouvoir espérer encore, voilà la contribution nécessaire au progrès œcuménique, au chemin vers une unité pleine et visible des chrétiens. C’est un « miracle » à notre portée, ou mieux, à la portée de Celui qui, en demeurant parmi les siens unis par l’amour, peut changer les destinées du monde, en menant l’humanité entière vers l’unité.