Mai 2003 : « Je suis la vraie vigne et mon père est le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage encore  » (Jn 15, 1-2)

Jésus se prépare à retourner vers son Père. Dans sa mort et sa résurrection, désormais imminentes, s’actualise la parabole du grain de blé qui, tombé en terre, meurt et porte du fruit en formant l’épi. Jésus accomplit son œuvre : sur la croix il se donne complètement (c’est le grain de blé qui meurt) et par la résurrection il donne vie à une nouvelle humanité (c’est l’épi formé de grains multiples). Mais Jésus veut que son œuvre continue dans ses disciples : eux aussi devront aimer jusqu’à donner leur vie et engendrer ainsi la communauté. C’est pourquoi, parlant avec eux lors de la dernière Cène, il les compare à des sarments de vigne appelés à porter du fruit.
Comment pouvons-nous être greffés à la vigne ? Jésus explique que rester en lui signifie rester en son amour , laisser ses paroles vivre en nous , observer ses commandements , surtout «son » commandement : celui de l’amour réciproque . Dans cette dernière Cène, il nous a donné aussi son corps et son sang. En nous et parmi nous, il continuera à porter du fruit et à accomplir son œuvre. Mais si nous refusons ce rapport d’amour, nous nous coupons nous-mêmes de la vigne.

« Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l’enlève. »

Cette action sans recours du Père ne peut que réveiller en nous la crainte de Dieu. Nous ne pouvons pas abuser de son amour. Et comme Dieu est amour, il est également juste. S’il enlève le sarment, c’est parce qu’il est déjà mort, il s’est condamné lui-même. On peut aussi oublier ce qui a réellement de la valeur : être unis à Jésus, vivre de sa grâce, ou au moins être en paix avec sa conscience, et s’imaginer à tort que porter du fruit rime avec activisme, organisation d’œuvres, efficacité… Mais alors le Père enlèvera le sarment sans vie dont la greffe, malgré les apparences, n’a pas pris.
N’y a-t-il donc plus aucune espérance ? La vigne du Seigneur est mystérieuse et il sait greffer à nouveau le sarment arraché : on peut toujours se convertir et recommencer.

«… et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage encore »

Comment voir si je porte du fruit ? Agir avec droiture ne met pas à l’abri des épreuves. Elles sont à recevoir comme des manifestations de l‘amour de Dieu qui nous émonde pour que nous portions du fruit. C’est le sens des souffrances physiques et spirituelles, des maladies, des tentations, des doutes, de la sensation d’être abandonné de Dieu, des situations les plus diverses qui nous parlent plus de mort que de vie. Pourquoi ? Dieu veut-il la mort ? Non, bien au contraire, Dieu aime la vie, mais une vie si pleine, si féconde que nous ne pourrons jamais l’imaginer malgré toute notre tension vers le bien, la paix et tout ce qu’il nous demande. C’est justement pour cela qu’il nous émonde.

« Je suis la vraie vigne et mon père est le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage encore. »

Cette Parole de Vie nous assure que les épreuves et les difficultés ne sont jamais le fruit du hasard. Elles nous sont données pour que nous puissions porter « plus de fruit ». Et le fruit ne consiste pas seulement en fécondité apostolique, c’est-à-dire en la capacité de susciter la foi et d’édifier la communauté chrétienne. Jésus nous indique également d’autres fruits. Il nous promet que si nous restons dans son amour et que ses paroles demeurent en nous, nous pourrons demander ce que nous voudrons, cela nous sera donné , nous rendrons gloire au Père , nous aurons la plénitude de la joie .
Cela ne vaut-il la peine de se confier aux mains du Père et de nous laisser travailler par lui ?

 

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