Août 2025 :  « Car, où est votre trésor, là aussi sera votre cœur »
(Lc 12,34)

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34)

Cet enseignement de Jésus est rapporté par l’évangéliste Luc qui nous le montre avec les disciples en route vers Jérusalem, vers sa Pâque de mort et de résurrection. Sur la route, il s’adresse à eux en les appelant « le petit troupeau »[1], confiant ce qu’il porte lui-même dans son cœur, les attitudes profondes de son âme. Parmi celles-ci, le détachement des biens terrestres, la confiance dans la Providence du Père et la vigilance intérieure, l’attente active du Royaume de Dieu.

Dans les versets précédents, Jésus les encourage à se détacher de tout, même de leur propre vie, et à ne pas s’inquiéter des besoins matériels car le Père sait ce dont ils ont besoin. Il les invite plutôt à rechercher le Royaume de Dieu, les encourageant à accumuler « un trésor sûr dans les cieux »[2]. Certes, Jésus n’exhorte pas à la passivité pour les choses terrestres ou à une conduite irresponsable au travail. Son intention est de nous débarrasser de notre anxiété, de notre inquiétude, de notre peur.

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34)

Le « cœur » désigne ici le centre unificateur de la personne qui donne un sens à tout ce qu’elle vit. C’est le lieu de la sincérité, où l’on ne peut ni tromper ni dissimuler. Il indique généralement les véritables intentions d’une personne, ce qu’elle pense, croit et veut vraiment. Le « trésor » est ce qui a le plus de valeur à nos yeux et donc notre priorité, ce qui, nous le croyons, donne sécurité au présent et l’avenir.

« Aujourd’hui, disait le Pape François, tout s’achète et se paie, et il semble que le sens même de la dignité dépende de ce que l’on obtient par le pouvoir de l’argent. Nous ne sommes poussés qu’à accumuler, consommer et nous distraire, emprisonnés par un système dégradant qui ne nous permet pas de regarder au-delà de nos besoins immédiats »[3]. Mais, au plus profond de chaque femme et de chaque homme, il y a une recherche pressante de ce vrai bonheur qui ne déçoit pas, qu’aucun bien matériel ne peut satisfaire.

Chiara Lubich écrivait : « Oui, il y a ce que tu cherches : il y a dans ton cœur un désir infini et immortel, une espérance qui ne meurt pas, une foi qui traverse les ténèbres de la mort et qui est lumière pour ceux qui croient : ce n’est pas pour rien que tu espères, que tu crois ! Ce n’est pas pour rien ! Tu espères, tu crois pour Aimer »[4].

« Car, où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34)

Cette Parole nous invite à faire un examen de conscience : quel est mon trésor, la réalité à laquelle je tiens le plus ? Il peut revêtir diverses nuances comme le statut économique, mais aussi la célébrité, le succès, le pouvoir. L’expérience nous dit qu’il faut sans cesse se remettre dans la vraie vie, celle qui ne passe pas, celle radicale et exigeante de l’amour évangélique : « Il ne suffit pas au chrétien d’être bon, miséricordieux, humble, doux, patient… Il doit avoir pour ses frères la charité que Jésus nous a enseignée. Car la charité n’est pas une intention de donner la vie. C’est donner la vie »[5].

Chaque prochain que nous rencontrons dans notre journée (dans la famille, au travail, partout), nous devons l’aimer avec cette mesure. Ainsi, nous ne vivons pas en pensant à nous-mêmes, mais en pensant aux autres, en faisant l’expérience de la vraie liberté.

Par Augusto Parody Reyes et l’équipe de la Parole de Vie. Traduction : D. Fily

[1] Lc 12, 32.

[2] Lc 12,33.

[3] Cf. Pape François,  encyclique DILEXIT NOS n° 218.

[4] Cf. Chiara LUBICH, Lettres des premiers temps (1943-1949) », juin 1944, Nouvelle Cité, 2010, page 60.

[5] Cf. C. Lubich Conversazionein collegamento telefonico, Città Nuova Editrice 2019, p. 152.

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